La Bataille d'Urfa
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La Bataille d'Urfa

La légende des Paladins et des Prophéties oubliées
 
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 Les Chemins du pardon..

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Date d'inscription : 23/12/2011
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MessageSujet: Les Chemins du pardon..   Les Chemins du pardon.. Icon_minitimeDim 15 Avr - 21:21

Lorsque l'on regarde le monde pour la première fois avec des yeux d'enfant celui-ci inspire crainte et amertume du seul instant de réelle sécurité que daigne offrir la vie. Puis la vision cauchemardesque s'estompe et laisse place au temps de l'innocence, de l'enfance insouciante. Mais ce temps n’est qu’éphémère et illusoire car très tôt la vie dispense ses leçons immuables. La première leçon qu’il du apprendre très tôt est qu’on ne choisit pas toujours, peu souvent même.

En effet il n’avait pas choisi où et quand vivre, ni son nom, il n’avait pas non plus choisi un père qui le battait régulièrement quand l’alcool lui faisait perdre raison. Malgré tout il accepta sa vie telle qu’elle lui était imposée, ployant l’échine et encaissant les coups quand il le fallait. Gengis n’était pas heureux certes, mais il ne pouvait concevoir à cette époque une vie différente que celle-ci, ni même soupçonner les richesses et la variété d’un monde qui lui était inconnu. Jusqu’au jour où il commit l’irréparable.

Une raclée de plus, une raclée de trop… une fourche mal rangée à portée.. Il suffit parfois d’un rien, d’une simple poussée de colère ou d’un violent désir de vivre pour faire basculer une vie. Quand Gengis rouvrit les yeux il découvrit gisant sur la paille souillée son tortionnaire de père, assassiné par un gamin désespéré qui dans un ultime élan de survie se saisit d’une fourche et… L’enfant était devenu homme à présent après ce baptême sanglant, et le poids de ses actes allait bientôt l’écraser.

Ainsi, paniqué et tremblant, il quitta cette ferme lugubre à ses yeux et y mit le feu, réduisant en cendres les derniers vestiges de sa mère défunte... Si elle avait été là peut-être que beaucoup de choses aurait été différentes... Mais il était trop tard pour les regrets et les « si ». C’est ainsi qu’à peine âgé de treize cycles il quitta tout ce qu’il connaissait et renonça à son nom pour fuir ses responsabilités, ses pas le menant désormais vers le monde extérieur sans qu’il n’ait jamais pu décider ni avoir une quelconque emprise sur son destin.

La découverte du monde fut tout aussi brutale que les évènements qui le conduisirent à l’explorer. Il fut émerveillé par les grandes cités, les monuments mais son enthousiasme se dissipa lorsqu’il regarda d’un peu plus près ce qui l’entourait. Il y découvrit le mensonge la trahison, la misère, la violence sous des formes inédites pour lui. Apeuré, sans endroit pour dormir ni même manger il se résignait déjà à finir comme voleur d’étalages pour finir assassiné dans une ruelle crasseuse…

Mais parfois lorsque l’on croit être arrivé au bout de son chemin et que la seule issue restante consiste à plonger dans le vide, un nouveau croisement se présente avec comme à chaque fois un choix à faire. C’est ce qui arriva quand une main épaisse fut tendue vers lui. L’homme à qui elle appartenait était grand et massif, un visage carré et peu engageant. Ce dernier s’impatienta quelque peu de voir son aide refusé par un gamin à l’estomac rongé par la faim et le manifesta par un grognement qui apeura Gengis plutôt que le rassurer. Après tout ce qu’il avait pu voir en si peu de temps, tous ces actes et ces comportements de bassesse il avait d’avantage perdu foi en la nature humaine, et rien ne lui disait que ce colosse bourru ne lui ferait pas de mal ou pire…

Le croisement était là, le choix aussi simple et compliqué à la fois. Etre prudent et se laisser mourir de faim ou prendre le risque. L’Abime ou bien une abyme potentielle, telles étaient les deux directions qui « s’offraient » à lui. Un gargouillis, puis une crampe dans l’abdomen, la faim prit la décision pour lui, il saisit la main tendue. Il suivit l’homme pensant à la promesse d’un repas chaud, préférant oublier des désagréments éventuels s’il avait menti. Le repas lui fut servi comme promis, tiède et peu goûteux mais digne d’un festin pour le petit souillon. En face de lui l’homme soupirait tout en trempant ses croûtons dans sa soupe regardant de temps à autre le gamin sans savoir qu’en faire ensuite. La bonté en ce monde est parfois bien cachée, aussi bien sous la misère que sous d’épais muscles et une apparence repoussante, le cœur du vieux guerrier céda et il prit la décision de recueillir un temps l’enfant. Il lui serait au passage utile pour les travaux journaliers et les corvées en échange d’un toit et d’un repas, et comme il n’avait pas d’enfants à nourrir, pourquoi pas.

Finalement, après un chemin chaotique et semé de pièges, Gengis termina son enfance chez ce curieux mécène nommé Bartuc Delmeth, ancien guerrier au temps de sa jeunesse. Ce dernier nourrit et éleva Gengis comme un fils, comme un apprenti. Il lui apprit le travail, le labeur, les armes et la religion pour en faire autant que possible un homme droit, un guerrier brave et pieux.
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MessageSujet: Re: Les Chemins du pardon..   Les Chemins du pardon.. Icon_minitimeDim 15 Avr - 21:23

"Allez! Du nerf gamin ce piquet ne se mettra pas en place tout seul! Ca fait 2 jour que t'es dessus!''

Ces mots raisonnaient dans la lande depuis bientôt deux heures. Deux heures harassantes pendant lesquelles le jeune homme tentait de planter ce damné morceau de bois dans la terre, en vain. La veille déjà le vieil homme l'avait chargé de cette tâche mais il échoua, terrassé par la fatigue.
Et aujourd'hui encore il était sur le point de lâcher, d'abandonner, d'échouer. Un échec de plus dans sa courte vie qui en comportait déjà tant..

"Mais remue-toi bon sang! Je te préviens t'auras rien à manger ni à boire!"

Situation familière, vestige d'un passé qu'il aurait tant aimé oublier. Cet homme à la fois dur et bon s'était mué à son tour en bourreau, comme les autres. Sa foi en l'humanité s'ébranla de nouveau en même temps que son corps ployait sous le labeur. Il tenta de reprendre son souffle le temps d'une mince et discrète pause mais fut aussitôt rabroué par son maître. Non, il n'avait pas le droit de s'arrêter s'il voulait manger.

"Et bé ! Même la vieille folle du village à côté aurait terminé je suis sur!"

Alors l'enfant envisagea une nouvelle fois la fuite et le vagabondage comme une issue. Tel un couard il était prêt à renoncer à l'espoir d'une vie saine à cause d'une simple difficulté, un vulgaire piquet à planter. Il regarda le vieil homme assis sur la terre, une tasse remplie d'eau fraîche provenant du puit tentatrice interdite. On aurait dit que le vieux guerrier cherchait à le provoquer, mais dans quel but.. Gengis serra fort le manche du maillet par dépit en maudissant sa nouvelle vie.

"On a pas toute la journée gamin ! Il y a une clôture à mettre en place, si tu passes deux jours sur un piquet on est pas sortis!"

Le chemin qui s’était dessiné à ses pieds lors de sa rencontre avec le vieil homme prenait fin ici. Il était parvenu à un autre croisement avec son éternel choix : lutter ou abandonner. La simplicité et la lâcheté, ou bien la difficulté qu’entraîne le courage.. L’homme cessa ces remarques et l’observa comme conscient de l’importance du moment. Le gamin hésita longuement, regardant tantôt le chemin qui menait vers la ville tantôt le piquet qui lui faisait affront..

"Maintenant choisis en Homme mon petiot."

Il n’en dit pas d’avantage, laissant à Gengis le seul pouvoir de choisir lui-même son destin pour la première fois de sa vie.. Ce dernier ne savait pas s’il regretterait son choix ou non, mais il était fait désormais. Il brandit haut le maillet et l’abattit violemment sur le piquet avec hargne et désespoir, en vain. Alors, il recommença de plus belle ignorant les complaintes de ses muscles torturés, et il continua encore et encore jusqu’à ce que le maillet se brise. Le piquet, au sommet marqué par les impacts ne s’était pas plus enfoncé que la veille et le toisait triomphant.

"T'en as mi du temps petit pour l'esquinter! Bien maintenant que c'est fait on va pouvoir travailler héhé"
"Pardon Maître j'ai abîmé votre outil et j'ai pas réussi à mettre en place ce piquet.."
"Aucune importance c'était fait exprès. Tu pouvais pas y arriver héhéhé il y a une pierre plus lourde que moi enterrée dessous hahaha ! J'voulais juste voir si tu pouvais tenir le coup.."
"Mais maître..?"
"Boucle la ! Tiens prend cet arc et va chasser le dîner je commence à avoir faim moi. On causera à table si ta cuisine est bonne ! Allez ouste et dépêche toi !


Et Gengis partit en forêt des questions plein la tête et des crampes plein les muscles..
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