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La légende des Paladins et des Prophéties oubliées
 
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 Chapitre VI : Le Devoir, l'Honneur, et ma putain de grande gueule...

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Chapitre VI : Le Devoir, l'Honneur, et ma putain de grande gueule... Empty
MessageSujet: Chapitre VI : Le Devoir, l'Honneur, et ma putain de grande gueule...   Chapitre VI : Le Devoir, l'Honneur, et ma putain de grande gueule... Icon_minitimeDim 10 Mar - 16:16











Épisode 1 :  Servir et fermer sa gueule..












Calphéon...
 
 
 
 
 
 
Cela faisait à peine quelques mois que j'avais été vendu à l'armée avec les résidus de taule, les clodos et les enfants-à-charge-en-surplus comme je les appelle. Parce que la famille de crève-la-faim qui pond sont 7e ou 8e gosse, soit elle le bouffe, soit elle en tire un substitut. Parfois ils gardent le bébé et se débarrassent d'un plus vieux. Genre le boiteux, le malade, le neuneu. C'était Arryn ça. Il partageait la couchette d'à côté dans les dortoirs. Un gentil garçon Arryn, pas très malin, pas très fort, mais gentil. Des fois il me branlait la nuit quand j'me sentais seul parce que j'avais plus mes Tatas pour venir me chatouiller les noix quand je dormais pas. Mais bon c'est pas là l'débat...
Bref, ma sale gueule, Arryn et tous les autres bras cassés, on avait incorporé le régiment dit des Éphémères. Tout est dans le nom, on comptait pas faire de vieux os. On était là pour se faire charcuter la gueule et occuper les ennemis le temps que les vrais soldats la leur déboitent ensuite. Pour te dire, on avait même pas de vraie instruction au combat. Limite on nous a dit : l'épée elle se tient par le manche tas d'cons et le bout pointu vous l'enfoncez dans le type en face, et pis voilà.
 
 
Non sérieusement je veux bien que notre condition soit merdique mais là c'était un peu trop, même pour moi. Y a toujours eu des gens qu'on envoie se faire trucider pour la gloire de bidule, ou l'honneur de truc. Mais là, autant nous mettre en rangs d'oignons et devant le canon puis tirer dans le tas à bout portant. C'était pareil. Du coup ça m'a pas plu. Du coup j'suis allé voir mon officier et j'ai ouvert ma gueule. Du coup c'est là que j'ai commencé à dérouiller.
Ah ça l'instruction après on en a eu. Enfin si on peut appeler ça ainsi. Ils nous ont appris à tenir une arme, à porter une armure et à vaguement taillader ce qu'on aurait en face. Le reste du temps on bouffait de la marche, avec des sacs de caillasses, ou bien on servait de boniches à faire des corvées ingrates. Bon on était logés, nourris et blanchis c'était pas si mal. La discipline militaire avait un truc séduisant, le problème c'était son hypocrisie. Déjà parce que ce connard d'officier s'est approprié mon idée, qui était pas conne pour une fois. En nous rendant plus fort on augmentait considérablement les chances de victoire, et puis si on crevait moins et moins vite ils risquaient moins d'avoir des carences en chair à canon.
 
 
Moi les gens qui se posent en donneurs de leçons, de morales ou d’exemples et qui sont pas foutus de tenir le quart de ce qu'ils prêchent, ça m'a toujours fait gerber. Et à Calphéon des engeances de ce genre y en avait un beau paquet, tout plein de grades de médailles et de galons. Je passe sur les prêcheurs qui causent de Foi, de grands préceptes et que si on sort des sentiers cloutés on se prend un rappel divin dans la gueule. Mon cul tout ça, tu risques surtout un bon vieux bûcher à l'ancienne où tu fais cramer l'idiot du village pour faire un exemple. Le problème, à l'armée, c'est que quand tu commences à penser et surtout dire ou exprimer ce que tu penses - pour peu que tu saches ni mentir ni fermer ta gueule t'es mal - c'est le début des emmerdes. Si avec les années j'ai appris à mentir, pour la bonne cause toujours hin, fermer ma gueule ça a jamais été mon fort.
Et tu te doutes bien que les grandes gueules, tel le clou qui dépasse, se prennent généralement un grand coup de marteau dans cette fameuse gueule. Alors j'en ai bouffé du parcours, des punitions, des brimades et des humiliations. Mais ça m'a rendu plus costaud, plus robuste, plus fort quelque part. Ils voulaient me faire plier, et ça je voulais pas. J'avais déjà un caractère de merde vois-tu. Sauf que l'armée, à la fin, elle gagne toujours cette salope...
 
 
La première fois qu'on nous a envoyé au charbon j'ai de suite déchanté. Des groupuscules de harpies avaient semé la pagaille sur les routes autour de Calphéon. Une mission de routine en apparence, pas de quoi mobiliser l'élite de Calphéon déjà bien occupée ailleurs. Si un jour je chope un des éclaireurs de cette mission je lui découpe les burnes et je les lui fait bouffer. Mission de routine tu parles... Les gars étaient pas prêts à ça. J'étais pas prêt à ça ! On a perdu 1/4 de l'effectif cette opération là, connement. Les gradés nous ont laissé crevé au front pendant qu'ils causaient sur leurs chevaux de la marche à suivre. J'allais dire ma façon de penser à l'un d'eux, et même y mettre mon poing dans sa gueule. Mais là l'enfoiré il me sèche d'entrée et m'explique que je peux très bien rester seul à tenir la position, avec un bel étendard de Calphéon en guise de linceul... Quel fils de pute celui-là ! Et j'sais d'quoi j'parle...
Bref après ce massacre on est rentrés, là on faisait moins les guignoles. Les couleurs, l'uniforme, le prestige, les gonzesses à impressionner en se pavanant en ville. Tout ça on en avait rien à foutre. On était crevés, blessés, blasés. On voulait rentrer, se pieuter et oublier cette merde. Les gradés se marraient, ils avaient rempli leur mission, écrémé les plus faibles d'entre nous et l'un d'eux s'était payé ma grande gueule. Journée de merde, vraiment, et c'était que le début...
 
 
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MessageSujet: Re: Chapitre VI : Le Devoir, l'Honneur, et ma putain de grande gueule...   Chapitre VI : Le Devoir, l'Honneur, et ma putain de grande gueule... Icon_minitimeDim 10 Mar - 16:17

Episode 2 : Entre survie et loyauté..
 
 
 
 
 
 
On est à la caserne de l'armée de réserve de Calphéon. J'suis "engagé volontaire" depuis presque 2 ans maintenant. En bref ça fait 2 ans que M'man m'a vendu à un "recruteur". Pour le moment j'suis vivant, entier, mais j'ai l'impression que ça durera pas. En deux ans on a vu passer pas mal de types, et il en reste peu de notre arrivage. La plupart ont fini à nourrir les corbeaux  les tripes à l'air sur un quelconque charnier où on nous avait envoyé. Ceux qui sont arrivés après feront pas de vieux os, et nous on est plus que 4 "anciens". Les nouveux viennent nous parler, aimeraient qu'on les réconforte et qu'on leur file des conseils, mais on a rien à leur dire. Quand ça sera le merdier, ils auront besoin de nous et quand ils auront besoin, ils nous enverront nous faire trucider joyeusement. Et malheureusement, c'est souvent le merdier.
Je sais que les officiers en ont ras le bol de nos gueules. On est là depuis un petit moment et ils ont pas envie qu'on déballe aux nouveaux toutes les merdes qu'on a vécu dans notre belle et grande armée. Ça serait pas bon pour le moral des troupes, tu penses bien. Faudrait surtout pas que les ptits gars fassent la gueule quand ils iront se faire charcuter. Non, faudrait limite qu'ils aient un grand sourire et remercient l'état major pour ses décisions ô combien humaines et ô combien respectueuses de ses hommes. Bande d'enculés va...
 
 
Plus ça va et plus on les emmerdes. Je vois dans le regard de mes supérieurs qu'ils aimeraient qu'on soit crevés avec les anciens. Il restait Arryn, Brehan, Marbeck et moi. Au fil du temps Arryn est devenu ce qui ressemble le plus dans ma vie à ce que je pourrais appeler un ami. Fiable, loyal il veillait sur mes arrières et moi les siens. Si j'avais des emmerdes il était là. S'il en avait, j'étais là. Sur le champ de bataille, j'ai toujours pu compter sur lui et si je suis encore vivant à ce jour c'est grâce à lui. C'était un peu comme un frère même. C'était la première fois de ma vie que je pensais à quelqu'un d'autre que ma gueule.
Sauf que voilà, un beau jour le sergent débarque dans notre baraquement, nous fait un discours pompeux et sensé être galvanisant et on doit se mettre en marche dans l'heure. Les vieux et moi ont sait très bien ce que ça veut dire, la seule chose qu'on ignore c'est quel ennemi aura la joie de nous mettre à l'air les boyaux.
 
 
Et ben cette fois ci c'étaient encore ces putains de harpies. Je peux pas les blairer celles-là. Déjà elles te font un boucan d'enfer à t'en coller une migraine pire qu'après ta plus grosse cuite. Ensuite certaines fondent du ciel et tu vois rien venir jusqu'à ce que ton champ de vision se réduise à leur bec maculé de tes entrailles. Y en a même de ces saloperies qui embarquent les gars et les balancent dans le vide. Bref on est ravis de devoir encore se farcir ces immenses bécasses.
Mais là en fait on aurait pu croire que c'étaient les harpies qui nous attendaient. Jamais vu une opération militaire aussi à chier. Elles tenaient déjà les positions clefs mais on nous a quand même fait passer par le canyon. Bref elles avaient l'avantage du terrain, des airs, des meilleurs positions. Franchement, les officiers nous auraient dit d'aller devant une ligne de front et d'essayer d'attraper les flèches ennemies avec la tête que c'était pareil.
 
 
Alors, bien docilement on a fait leur putain de colonne est on s'est engouffré dans un des canyons près de l'arrête de Karanda. Les gars et moi on scrutait le ciel car on savait qu'on allait y prendre tout chaud et que ça allait pas tarder. L'armée régulière nous suivait à distance confortable, histoire d'être sur que les hommes auraient le temps d'achever nos ennemis voir nous même quand ça serait à eux de charger. Sauf que la charge et ben y en a pas eu héhéhé... Déjà ces connasses ont commencé par nous faire tomber sur la gueule d'énormes rochers. Ça a touché aussi bien notre groupe que les contingents de l'armée régulière. C'était beau ! C'était moche pour ceux qui ont bouffé les caillasses sur le râble mais bon, comme je dis toujours plutôt eux que moi.
Mais voilà qu'en fait les cailloux elles les ont pas balancé au hasard. Nous voilà coincés aussi bien à l'avant qu'à l'arrière par d'énormes rochers. Pas moyen de fuir. Et là elles ont lancé la curée les bougresses. C'était dégueulasse. On était piégés et à leur merci, et elles, elles jouaient avec nous comme un chat avec une souris.
 
 
Je me revois encore me battre pour sauver ma peau dos à dos avec Arryn. L'un veillait sur l'autre, ça marchait, on était vivants, nous. Mais ces souvenirs deviennent peu à peu douloureux parce qu'ensuite... Ensuite l'une de ces harpies m'a foncé dessus. Arryn m'a poussé en arrière pour éviter qu'elle me chope. J'ai cogné durement le sol et je crois que j'ai perdu un moment connaissance. Quand j'ai rouvert les yeux, j'ai contemplé Arryn gisant sur le sol, la gorge déchiquetée et les boyaux méticuleusement sorti de son abdomen. Il essayait de parler mais ça ne faisait que faire des clapotis de sang sur la plaie béante qui était autrefois sa gorge. Il a tendu la main vers moi, et il y avait de la terreur dans son regard, il savait qu'il était foutu.
Mais moi je me suis tiré... C'était le seul et unique ami que j'ai jamais eu, il était en train de crever comme une merde en souffrant le martyr...et je me suis tiré. Il avait besoin de moi pour ce qui allait être ses derniers instants de vie, mais moi je me suis tiré. Il allait mourir là, sur un charnier puant le sang et la bile avec plein de gars qui avaient rien demandé si ce n'est pour certains dont Arryn de pas agoniser seuls. Et pourtant je suis parti. Je sais que c'est par ma faute s'il est mort et pourtant ça ne m'a pas empêché de foutre le camp...
 
 
Aujourd'hui encore je sens le poids de son regard dans mon dos pendant que je me tire. Y a pas une nuit où j'en rêve pas. Sauf les nuits où je m'écroule quelque part ivre mort, tellement plombé par l'alcool que je suis incapable de penser. Et dans ces cauchemars, jamais pourtant je me retourne. Je l'entends gueuler, enfin buller dans sa gorge, j'imagine ses yeux et le désespoir qui y a pris ses quartiers. J'ai tellement honte. Mais je le referai à l'identique si ça se reproduisait. Et ça me bouffe.
Je le revois, Arryn, ainsi que tous les autres... Ils me regardent de haut, entre peine et dégoût. Et plus je sens leur regard sur moi plus j'ai l'impression d'être tout petit, j'aimerais me coller dans un trou et pas en sortir. Je ressens à nouveau de plein fouet le sentiment de n'être qu'une sous merde. Instinctivement j'ai soif. Je repense à tout ça et le remords commence à me ronger directement. J'ai jamais pu dire à Arryn que j'étais désolé de l'avoir abandonné comme une chiure à son sort là bas. Mais est-ce que ça le ramènerait ? Non. Est-ce que ça ferait de moi un type meilleur ? Non plus.  Ce qui est fait est fait hélas et à présent faut faire comme on peut....
 
 
Le seul souvenir positif de tout ça c'est qu'en me tirant, j'ai pu me farcir un officier. Il était blessé à la jambe et rampait comme une loque pour se tirer. Ni une ni deux j'ai pris mon épée, je l'ai  plantée derrière son genou histoire d'être sur qu'il se sauve pas et j'ai laissé les harpies faire le reste. Ça lui aura fait la bite à cet enculé, comme ça avant de crever il a enduré tout ce qu'il a fait subir à mon groupe. Quasiment tous les hommes sont morts ce jour là et les officier étaient pour une fois présents au banquet funèbre des harpies. C'était que justice.
Officiellement j'étais mort, comme le reste de mes camarades et je comptais pas retourner de sitôt à la caserne. J'étais de nouveau libre, mais une partie de moi était bel et bien morte ce jour là avec Arryn, quelque part dans un canyon qui pue les viscères et le sang.
 
 
Chapitre VI : Le Devoir, l'Honneur, et ma putain de grande gueule... 1667-champ-d-honneur-WallFizz
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